Que faites vous quand vous y êtes ? Vous êtes au sommet. Vous êtes épuisé, excité. L'air est pur (ce que vous avez dû respirer en chemin n'est même plus un souvenir). Le manque d'oxygène vous fait tourner la tête. Vous riez. Vos poursuivants sont tout en bas, de petites taches sombres puant la sueur, perdues dans les abysses de leur infériorité. Ils continueront à se déchirer mutuellement jusqu'à ce que l'un d'eux survive, mais ils sont tellement nombreux à jouer à ce jeu que le temps vous paraît infini. Et quelle raison avez-vous de regarder en bas ? Le bas n'existe plus pour vous. Alors vous regardez en face, vers l'horizon, vers les cimes et les nuages lointains, ou vous tournez les yeux vers le ciel, vers les étoiles. Il devrait y avoir quelque chose qui vous attende. Le Grand Prix, la Récompense Ultime, ce pour quoi vous avez tant peiné, ce pour quoi vous avez tué, ce que vous méritez. Quelqu'un devrait monter sur scène, ouvrir une petite enveloppe blanche, dire votre nom, et vous donner un objet d'art couvert de dorures. Une bise sur chaque joue, et ça sera fini, vous vivrez dans le bonheur permanent. Ouais. Mais cela n'arrive pas. Vous commencez à sautiller, l'air est froid, si ténu que rien ne peut s'y cacher. Les nuages passent en vitesse, indifférents à votre tourment. Vous vous retournez, et le paysage, en fait d'immensité, est d'un ennui total, la chose la plus insipide que vous ayez jamais contemplé. Vous vous asseyez sur la petite chaise qui espérait la venue de votre noble séant depuis si longtemps. Qu'allez vous faire maintenant ? Pas question de redescendre. Aucun moyen de grimper. Hé, on dirait que vous êtes coincé ici, que vous avez trouvé votre