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Le déménagement
Le déménagement


Ils le trouvèrent sur le lit, les yeux vides, le corps endormi, avec sur la tempe gauche le patch relié au boîtier translucide qui pulsait doucement sur la table de nuit. Une note autocollante disait "Emménagé chez Jeannette, retour dans 2 heures". Il avait donc encore déménagé, en toute illégalité. Ils en étaient bouleversés. Il avait manqué à sa promesse. Il appelèrent chez Jeannette, espérant avoir ses parents, mais ce fut elle qui décrocha en premier. Ils demandèrent à leur fils de revenir sur le champ, sinon ils auraient des ennuis. On leur mettrait un amende. Il pouvait aller en prison. Sa réponse fut brutale, grossière. La fille leur raccrocha au nez. Une nouvelle fois, il leur laissait son corps inerte, qu'ils devraient nourrir, baigner, et masser, en attendant son retour. Si jamais il revenait. Ils étaient effrayés par les histoires de possession amoureuse que racontaient les journaux. Il arrivait qu'un des amants gardât prisonnier l'esprit de celui, ou de celle, qui était venu en visite. Quand la romance se faisait cauchemar, la science se montrait incapable de prouver le rapt, et encore moins de libérer le captif si tel n'était pas le désir du geôlier. Pire, les longues périodes d'emménagement altéraient profondément la personnalité du locataire, qui s'imprégnait de celle de son hôte au point de le rendre méconnaissable pour ses proches. Déjà, la rage permanente, la rébellion innée qui habitaient Jeannette avaient fait leur furieuse apparition chez leur fils. Il n'était plus ce