Elle se souvient des arabesques, volutes et dentelles, que dessinaient dans l'herbe les renards en fuite

Elle se souvient du passage des amants, du murmure clandestin de leurs ombres et lumières.

Elle souvient de l'alchimie des saisons, de la fange noire changée en poussière d'or.

Elle se souvient de la première maison, de la première église, du premier bordel et du premier cimetière, et de la rue étroite qui menait de l'un à l'autre.

Elle se souvient du départ des chevaux et de l'arrivée des machines.

Elle se souvient de la longue couleuvre de goudron, à moitié assoupie sous les nappes d'air brûlant.

Elle se souvient des néons criards, des trépidations de la rouille, et du goût éternel de l'huile de moteur.

Elle se souvient d'une rivière, qui s'enfonçait, jour après jour, entre deux parois de béton, laissant au-dessus d'elle le ciel s'obscurcir.

Elle se souvient d'un coin de labyrinthe, dont le