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PosterLe livre des commencementsFamilles nucléairesInformation sur l'imageImage 1600x1200 La serre Le baiser (détail) Le baiser (détail)

Le baiser
Le baiser


Les photons se pressaient en direction du bas, droit vers l'obscurité qu'ils étaient censé tuer.

En tant qu'onde, ils étaient stupides, courant sans cesse vers leur destin, oublieux de leur environnement.

En tant que particules, cependant, ils s'effrayaient facilement. Le noir leur paraissait si absolu, si monstrueux, si divin dans son entièreté, qu'ils en venaient à trouver blasphématoire leur mission exterminatrice. Ils craignaient leur propre mort, la perte de leur précieuse charge d'énergie. On ne pouvait tuer un dieu, et s'en tirer comme ça.

Certains photons commencèrent à ralentir. c décrut, tant pis pour Einstein. Puis quelques uns firent demi-tour. Puis ce fut la panique, et une paix sombre et froide envahit le monde une nouvelle fois.

Loin dessous, les machines furent déçues. Pas tant que ça, non, mais un peu quand même. Ces photons n'étaient qu'un troupeau de moutons, sans courage ni force morale, prêt à s'enfuir à la moindre alerte. Tant de fois ils avaient reçu l'ordre d'apporter la lumière ici-bas, seulement pour renoncer au dernier moment.

Alors, une fois de plus, les machines n'eurent d'autre choix que de se conforter les unes les autres, de se serrer entre elles, de s'embrasser, car c'était là le seul et dernier rampart contre