Lianna fêtait son anniversaire début juillet. J'avais eu des réunions et des déplacements tout le mois de juin, et il m'avait été impossible de lui consacrer du temps. A la fin du mois, la question du cadeau commença à m'obséder. Comment avais-je pu attendre la dernière minute cette année ? Que lui avais-je déjà offert ? La mémoire m'échappait. J'étais dans une chambre d'hôtel, éloigné d'elle par plusieurs océans et je partais le lendemain. Il était tard, sortir n'était pas conseillé aux étrangers. Je descendis néanmoins, et la chaleur intense de la nuit, après la climatisation de l'hôtel, manqua de me tuer. Je dédaignai l'escorte massive, aux poings étincelants de métal, qui se proposait pour ma protection. Cela était écrit, il n'y aurait pas d'escorte pour choisir le cadeau d'anniversaire de Lianna. La boutique était bien là où je l'avais vue la veille, quand le chef de délégation nous avait emmené déjeuner. Elle était ouverte, et l'homme assis dans l'entrée suintait de tous ses tatouages. Dans la vitrine, des bras agiles dansaient une sarabande mortelle pour les papillons attirés par la lumière des arcs électriques. Les doigts minuscules les attrapaient par les ailes, portant leurs corps jusqu'aux bouches avides. Ils me virent, et d'un coup cessèrent leur danse, se redressant sur leur queue, s'agrippant aux barreaux de leur cage. Je leur plaisais, ils lui plairaient sans doute. Lianna aurait le